Nouvelles du CIUSSS

Travailler sérieusement, sans pour autant se prendre au sérieux!

Rencontrez Marie-Ève Leblanc, une technicienne en loisirs au rire communicatif. Bien installée sur son ʺXʺ, au Centre de jour de l’Hôpital Sainte-Anne, cette femme au grand cœur affirme en apprendre constamment au contact des aînés qui fréquentent ses groupes du volet ʺsocialʺ. Elle est d’ailleurs très reconnaissante de travailler dans un milieu stimulant qui contribue au mieux-être de personnes vulnérables. »

Madame Leblanc, quel est votre parcours d’études?
« J’ai d’abord complété un programme préuniversitaire en sciences humaines, profil ʺ Individuʺ, au Cégep de Saint-Laurent. Après avoir découvert le programme de technique d’intervention en loisir, je m’y suis inscrite, décrochant ainsi un deuxième diplôme d’études collégiales.

J’ai apprécié ce programme, car il nous mettait en contact avec divers environnements : garderies, milieux scolaires, municipaux et hospitaliers, etc. Alors que je pensais travailler auprès des enfants, j’ai eu un réel coup de foudre pour les personnes âgées lors d’un stage au Centre d’hébergement Denis-Benjamin-Viger ».

Vos premiers pas dans le domaine de la santé?
« Comme je viens d’y faire allusion, j’ai effectué un stage au Centre d’hébergement Denis-Benjamin-Viger, lors de ma dernière année d’études collégiales. En 2001, une fois diplômée, on m’y a offert un emploi à temps partiel au Centre de jour. Au bout de quelques mois, j’ai obtenu un poste à temps plein. J’y travaille depuis ce temps, mais les activités ont été relocalisées au pavillon du Souvenir de l’Hôpital Sainte-Anne, en 2021. »

Quelles sont vos principales fonctions?
« Dans un premier temps, lorsqu’un intervenant-pivot du CLSC m’achemine une demande d’intégration d’une personne à un groupe, j’assure le suivi avec la famille. Je confirme alors l’intérêt de la personne aînée à fréquenter le centre de jour et présente les services offerts. Puis, une rencontre permet de faire connaissance, de valider le profil gériatrique de l’éventuel client, de discuter de ses préférences, de visiter les lieux, etc. Après la première journée du client au centre, j’offre un compte rendu à la famille, question de la rassurer et de répondre à ses questions.

Sur le plan des activités, je vois à la planification du calendrier, en fonction notamment des thématiques saisonnières. Nos activités sont toutes adaptées, car certains clients utilisent un fauteuil roulant, d’autres une marchette ou encore une canne. Nos clients ont l’occasion de faire des exercices physiques en position assise, de participer à des jeux qui stimulent la mémoire, de jouer au bingo, au curling, à la pétanque et bien d’autres.

Je suis responsable de l’animation de cinq groupes mixtes du volet ʺsocialʺ par semaine, à raison d’un groupe par jour. Certains groupes sont présents le matin, de 10 h à 13 h avec le dîner sur place, alors que d’autres nous visitent en après-midi, de 13 h à 15 h. Chacun de mes groupes comprend huit à dix personnes, et je compte sur le soutien essentiel d’une préposée aux bénéficiaires en or, Josette Aristil, avec laquelle je fais équipe depuis plusieurs années. »

Quelle clientèle fréquente un centre de jour?
« Sauf exceptions, nos clients sont âgés de 65 ans et plus, et présentent un profil gériatrique (démence, déficit cognitif, maladie de Parkinson ou d’Alzheimer, accident vasculaire cérébral et autres). Tous sont jumelés à un intervenant-pivot de la Direction du soutien à domicile de notre CIUSSS. C’est après une évaluation à son domicile qu’une personne peut être admise au sein d’un groupe du centre de jour, en fonction de ses besoins (socialisation, répit, prévention du déconditionnement, stimulation, etc.). Les clients fréquentent le centre de jour une fois par semaine.

Les centres de jour situés à l’Hôpital Sainte-Anne et au Centre d’hébergement de Lachine comportent des volets ʺsocialʺ (loisirs) et ʺréadaptation physiqueʺ. Les groupes du deuxième volet sont animés par une thérapeute en réadaptation physique. L’accent y est mis principalement sur la prévention du déconditionnement et le maintien de la mobilité à l’aide d’appareils d’exercices.

Les clients inscrits doivent fréquenter les centres de jour avec assiduité, car il y a des listes d’attente dans nos deux installations. Au total, environ 250 personnes peuvent y être accueillies. »

Quels sont les principaux défis que vous rencontrez?
« La lourdeur de la clientèle a beaucoup augmenté. De nos jours, les gens demeurent à domicile plus longtemps, alors ceux qui fréquentent le centre présentent des contraintes importantes. Par conséquent, les personnes proches aidantes sont de plus en plus sollicitées. Elles ont besoin d’écoute et leurs besoins ne sont pas faciles à combler. »

Qu’est-ce qui vous allume dans vos fonctions?
« Avoir l’impression de faire une différence dans la vie de nos clients, de leur apporter des moments de bonheur. Il est d’ailleurs facile de voir de belles étincelles dans leurs yeux. Vous savez, au fil du temps, nous devenons des figures importantes dans la vie de nos clients. Nous faisons partie, en quelque sorte, de leur famille.

Aussi, j’aime découvrir le vécu des gens. Souvent, de beaux défis se présentent à nous, en raison de la culture, de la langue, de l’atteinte cognitive ou de problèmes de santé mentale, par exemple. Il ne faut pas craindre d’innover, allant même jusqu’à adapter des programmes qui le sont déjà! »

Vous avez un message pour un jeune qui envisage une carrière semblable à la vôtre?
« Si tu aimes aider les autres, possèdes une bonne écoute et souhaites faire une différence dans la vie de personnes vulnérables, cette profession est pour toi. C’est un domaine qui laisse place au plaisir et permet d’œuvrer sérieusement sans se prendre au sérieux.

Des qualités recherchées sont l’ouverture aux autres, la créativité, la débrouillardise et la capacité d’adaptation. »


Madame Leblanc a gentiment accepté de nous dévoiler quelques facettes de sa vie privée…

Parlez-nous un peu de vous…
« Je suis une fière maman monoparentale de deux grands garçons, Mathieu et Maxime. Ma mère et ma sœur habitent à une distance qui nous permet de se voir régulièrement, à ma plus grande joie! »

Pour vous détendre, vous optez pour…
« J’adore le plein air. La marche, le camping et la planche à pagaie comptent parmi mes activités préférées. J’aime également la lecture, notamment les ouvrages qui traitent de croissance personnelle, l’écoute de balados et le jardinage. Enfin, mon pain aux bananes me vaut de beaux compliments! »


 
« Lorsqu’un client se présente avec un air plutôt maussade, j’adopte le mode solution pour essayer de lui changer les idées, et ce, en tout respect », explique notre sujet-vedette que l’on aperçoit faisant de la descente de rapides en radeau pneumatique.


 
« Depuis mes années au cégep, ma devise est ʺHakuna Matataʺ, qui signifie qu’il n’y a pas de problème. De plus en plus, j’essaie de lâcher prise sur certaines choses de la vie pour me concentrer sur l’essentiel », relate madame Leblanc.

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