Nouvelles du CIUSSS

À l’écoute de nos « jeunes » vétérans…

Faites connaissance avec Martine Ouédraogo, une infirmière clinicienne à la Clinique pour blessures liées au stress opérationnel, située à l’Hôpital Sainte-Anne. Une dame qui souhaite toujours en faire plus pour aider les gens et qui se décrit comme une Québécoise pure soie!

Madame Ouédraogo, parlez-nous de votre parcours académique.
« À mon arrivée au Québec, à l’âge de 24 ans, j’ai dû suivre des cours d’éducation aux adultes, afin d’obtenir les équivalences nécessaires pour décrocher mon diplôme d’études secondaires. Peu après, je me suis inscrite à un cours de préposée aux bénéficiaires.

Après avoir fondé ma famille, j’ai effectué un retour aux études, en 2005, au Cégep André-Laurendeau. Trois ans plus tard, j’obtenais un diplôme d’études collégiales en soins infirmiers qui m’a permis de passer l’examen de l’OIIQ. Soucieuse de suivre une formation plus poussée, je me suis inscrite au baccalauréat en sciences infirmières de l’Université du Québec en Outaouais, au campus de Saint-Jérôme. En 2012, j’avais finalement en mains mon baccalauréat! »

Et votre cheminement dans le domaine de la santé?
« J’ai d’abord été préposée aux bénéficiaires au Centre d’hébergement de LaSalle. Par la suite, j’ai travaillé à l’Unité familiale de naissances, à l’Hôpital de LaSalle, de 2008 à 2010. Simultanément, je faisais partie de l’équipe volante, à l’Hôpital Sainte-Anne. Puis, de 2010 à 2016, j’ai occupé un poste de nuit à la Clinique de traitement en résidence des traumatismes liés au stress opérationnel, toujours à l’Hôpital Sainte-Anne. Enfin, en avril 2016, j’ai décroché un poste de jour comme infirmière clinicienne à la Clinique pour blessures liées au stress opérationnel ou CBSO. »

D’où proviennent les personnes qui fréquentent la CBSO?
« Notre clientèle regroupe notamment des militaires libérés des Forces armées canadiennes, des membres de la Gendarmerie royale du Canada (retraités ou actifs) et des membres de leurs familles. Du côté de la Clinique de gestion de la douleur, celle-ci accueille de plus des militaires actifs, pour des fins d’évaluations physiques et de recommandations, de même que des vétérans pour fins de traitement. »

Et quels sont les principaux problèmes de santé qui affectent votre clientèle?
« Les problèmes de santé mentale qui affectent nos clients sont multiples. Certains composent avec des traumatismes liés au stress opérationnel associés à leurs années de service militaire ou à leurs fonctions au sein de la Gendarmerie royale du Canada. Plusieurs ont côtoyé la mort de près, par exemple. D’autres souffrent de troubles d’adaptation face au retour à la vie civile, ou encore de dépendances. D’autres encore composent avec des troubles d’anxiété, comme l’agoraphobie, les attaques de panique et l’isolement. Enfin, un bon nombre de nos clients souffrent de dépression et présentent une comorbidité.

Parfois un traumatisme lié au stress opérationnel peut prendre plusieurs années avant de faire son apparition. Ainsi, du jour au lendemain, la vie d’une personne peut basculer. »

Quelles sont vos principales fonctions?
« Depuis bientôt deux ans, je suis assistante au supérieur immédiat par intérim. Ainsi, j’offre des conseils et de l’encadrement aux infirmières cliniciennes, en plus de veiller à leurs besoins en formation et au développement de leurs compétences. Je m’occupe également de la planification, de la coordination et de la supervision des activités cliniques que nous proposons à notre clientèle. Enfin, je vois à l’attribution des cas à nos infirmières, tout en effectuant des interventions sur le terrain. »

Qu’est-ce qui vous allume dans votre métier?
« J’adore établir de solides relations de confiance avec notre clientèle, empreintes de respect et d’écoute. Humblement, je sens que je suis à mon mieux en relation d’aide, et plus particulièrement dans le secteur de la santé mentale. J’aime être témoin de petites victoires qui mènent graduellement nos clients vétérans vers le rétablissement. Ces derniers souffrent souvent en silence, alors il faut les aider à s’ouvrir et faire preuve de patience à leurs égards.

De plus, j’apprécie le fait d’œuvrer au sein d’une équipe interdisciplinaire. Facilement, je peux demander conseil à mes collègues spécialistes dans divers domaines. »

Madame Ouédraogo a accepté de nous dévoiler quelques facettes de sa vie personnelle…

Vous pouvez nous parler un peu de vous, de votre famille?
« Je suis originaire du Burkina Faso, en Afrique de l’Ouest. Je suis l’aînée d’une famille de neuf enfants qui vivent tous dans mon pays natal en compagnie de ma maman.

J’ai respecté le dicton populaire qui dit ʺ Qui prend mari prend pays ʺ, car c’est l’amour qui m’a amené au Québec. Celui qui allait devenir mon mari habitait déjà ici. Je suis la fière maman de trois grands garçons, tous aujourd’hui dans la vingtaine : Ilyson, Ilymon et Ilyton. » 

Quels sont vos loisirs préférés?
« J’adore faire du vélo et lire des revues scientifiques. Toutefois, ma véritable passion est la musique, et j’écoute plusieurs genres musicaux. Enfin, j’aime recevoir des amis pour un bon repas aux saveurs de mon pays d’origine. »

Une chose que plusieurs ignorent à votre sujet?
« Je suis de plus en plus intéressée par la politique internationale. »

 

« À l’époque où j’étais préposée aux bénéficiaires, c’est en observant les infirmières que j’ai eu la piqûre pour cette profession », affirme notre sujet-vedette du mois. Sur la photo, on aperçoit Martine Ouédraogo, au centre, entourée de l’infirmière clinicienne Andrée-Anne Cuillerier (à gauche) et de la travailleuse sociale Bogena Nastalek (à droite). »

« La CBSO reçoit plus de 600 clients, sans compter les quelque 150 personnes desservies au point de service de Longueuil, tandis que la Clinique de gestion de la douleur accueille plus de 400 clients », relate madame Ouédraogo que l’on aperçoit en compagnie de Johane Bayard, agente administrative. »

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