Rencontrez Carolyn Gravel, une inhalothérapeute du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal. Préconisant une approche axée sur l’écoute, elle est convaincue que nous pouvons en apprendre beaucoup auprès des personnes qui croisent notre chemin. Au quotidien, la profession de madame Gravel lui procure un haut degré de satisfaction à l’égard du devoir accompli, du sentiment de faire une réelle différence dans la vie de ses patients.
Madame Gravel, racontez-nous le cheminement qui vous a mené à une carrière d’inhalothérapeute?
« J’ai tout d’abord obtenu un diplôme d’études collégiales du Collège Champlain Saint-Lambert, en sciences sociales, option ʺcomptabilitéʺ. Ce diplôme m’a menée à la Banque Royale, puis chez CAE (Canadian Aviation Electronics), une entreprise spécialisée notamment dans la fabrication de simulateurs de vol.
Après quelques années, j’ai réalisé que ce domaine correspondait bien peu à ma personnalité, moi qui adore les contacts avec les gens. Ma réorientation de carrière s’est matérialisée, alors que je me suis inscrite au programme d’anesthésie et inhalothérapie, au Cégep Vanier.
Ma voie professionnelle était finalement trouvée! »
Votre premier emploi dans le domaine de la santé?
« À ma sortie du Cégep Vanier, en 2009, j’ai décroché un emploi au Centre hospitalier de St. Mary, à titre d’inhalothérapeute, au sein de la Direction des services multidisciplinaires. Depuis ce temps, cette installation est devenue ma deuxième famille même si, depuis 2021, j’effectue un remplacement à l’Institut universitaire en santé mentale Douglas. »
Quelles sont vos principales fonctions?
« Au Douglas, je m’occupe notamment de thérapie électroconvulsive, en travaillant étroitement avec un anesthésiste. Il s’agit d’un traitement destiné principalement à un patient atteint de dépression sévère, de schizophrénie ou de bipolarité. Alors que celui-ci se trouve sous sédation profonde et qu’il ne respire plus par lui-même, des électrodes sont branchées à son cerveau. Le patient reçoit alors des chocs qui ont pour effet de réactiver son cerveau. Après plusieurs séances, cette thérapie génère souvent d’excellents résultats, car les symptômes de dépression s’atténuent considérablement.
Mon mandat dans cette installation est fort enrichissant, car il me met en contact avec un aspect très différent du domaine hospitalier. De plus, je travaille davantage en proximité avec le personnel administratif, les gestionnaires et même des directeurs.
Dans mon poste d’attache, au Centre hospitalier de St. Mary, où j’effectue encore à l’occasion des quarts de travail, j’œuvre dans différents secteurs, comme à l’urgence, aux soins intensifs, en néonatologie, ou encore sur les unités de soins. En plus d’effectuer des intubations et des extubations, je procède à des évaluations et suivis cliniques de patients, j’établis des diagnostics, j’élabore des procédures thérapeutiques, en plus de renseigner les patients sur certains troubles respiratoires comme la maladie pulmonaire obstructive chronique, l’asthme ou la fibrose pulmonaire.
Je fais partie d’une équipe multidisciplinaire constituée d’infirmières, de médecins et d’autres professionnels de la santé. Lorsque je me retrouve en salle d’opération, la complicité entre l’anesthésiste et moi est indispensable. Grâce à une bonne chimie, nous arrivons souvent à deviner les besoins et les attentes de l’autre. »
Quels sont les principaux défis que vous rencontrez?
« Comme dans bien des secteurs du milieu de la santé, c’est sans contredit le manque de personnel. Cette situation complique parfois notre tâche. »
Et qu’est-ce qui vous allume dans vos fonctions?
« Vous savez, dans mon rôle d’inhalothérapeute, je me retrouve parfois devant une personne en danger de mort. Grâce à mes interventions, comme l’intubation et la mise sous ventilateur, je contribue à renforcer ses poumons. En travaillant à l’unisson, mes collègues et moi réussissons régulièrement à tirer la personne de sa fâcheuse situation. Que c’est gratifiant de voir un patient s’en sortir et d’avoir l’opportunité de profiter de la vie!
« J’apprécie également les échanges avec le patient et sa famille, tout comme la valorisation portée à mon travail et l’opportunité d’apprendre auprès d’autres professionnels. Enfin, dans les deux installations où je suis à l’œuvre, j’ai le bonheur de faire partie d’équipes vraiment fantastiques. »
Quel serait votre message à un jeune qui songerait à faire carrière dans votre domaine?
« N’hésite pas! En inhalothérapie, la sécurité d’emploi est assurée! Inévitablement, avec le vieillissement de la population, les maladies respiratoires sont plus fréquentes et les besoins en inhalothérapie sont déjà en forte croissance. Aussi, il est facile de modeler sa carrière en fonction de ses intérêts, grâce aux diverses spécialités disponibles : fonction pulmonaire, pédiatrie, anesthésie, soins critiques, enseignement et plusieurs autres. Et les environnements de travail sont tout aussi nombreux : milieu hospitalier, clinique privée, soins à domicile, centre d’hébergement, installation de réadaptation, etc.
Le travail d’inhalothérapeute apporte beaucoup de satisfaction et ne se limite pas aux traitements de ventilation. Avec les avancées constantes dans le domaine médical, les opportunités d’apprentissage sont multiples. Enfin, la capacité d’écoute et d’établir des liens de confiance, l’empathie, le respect du patient et l’honnêteté sont de beaux atouts pour envisager une carrière d’inhalothérapeute. »
Madame Gravel a gentiment accepté de nous dévoiler quelques facettes de sa vie privée…
Parlez-nous un peu de vous…
« J’ai passé les premières années de mon enfance dans le quartier Pointe Saint-Charles, avant de déménager dans les secteurs de Verdun, puis LaSalle. Aujourd’hui, j’habite à Châteauguay avec mon mari, mon beau-fils de 21 ans et notre chien, Eli. »
Pour vous détendre, vous optez pour…
« J’aime bien préparer des mets italiens ou grecs, par exemple, mais encore davantage des pâtisseries. Mes biscuits sablés au romarin et citron, mon gâteau aux carottes et mon croquant aux pommes figurent parmi mes spécialités!
Aussi, je m’adonne régulièrement à la marche avec notre chien, que nous avons secouru il y a sept ans. »
Vous aimez voyager?
« Certainement! Mon coup de cœur, jusqu’à présent, est assurément la Grèce pour sa grande beauté et l’incroyable fraîcheur de ses aliments. »
« Après chaque journée de travail, j’ai le sentiment du devoir accompli, ce qui est important pour moi », relate notre sujet-vedette du mois qui a complété un baccalauréat en sciences de la santé, à l’Université Thompson Rivers, à Kamloops, en Colombie-Britannique, tout en remplissant ses fonctions d’inhalothérapeute. Celle-ci songe même à décrocher un certificat en enseignement auprès des adultes, et ce, afin d’améliorer son partage de connaissances et d’expériences, en présence d’étudiants effectuant des stages cliniques.
« Je suis inscrite auprès de la Régie de l’assurance maladie du Québec, ce qui me permet de prescrire certains médicaments pour aider les gens à arrêter de fumer. Je possède la formation nécessaire pour sensibiliser les gens aux avantages de la cessation tabagique », explique madame Gravel.